Yennayer 2973

Yennayer 2973 – 2023

L’année qui vient de s’écouler a été une année noire pour les droits de l’homme particulièrement en Algérie. Des centaines d’Amazighs, majoritairement des Kabyles, ont été arrêtés, frappés, torturés, emprisonnés de façon brutale et injuste.

 

Certains ont même été condamnés à mort de manière irrationnelle et sans aucun fondement recevable. D’autres ont pu échapper à l’arbitraire en quittant le pays clandestinement. Des familles entières vivent dans la souffrance, l’inquiétude et les drames. Les activités des associations indépendantes sont empêchées illégalement par la police et la vie sociale ordinaire est gravement entravée. Un climat de peur plane sur le pays.

 

En cette nouvelle année, nous pensons naturellement à Kamira Nait Sid, coprésidente du CMA, arbitrairement détenue depuis plus de 16 mois malgré la demande de l’ONU de la libérer. Nous pensons aussi à toutes les victimes de la répression, notamment les prisonniers politiques Rifains au Maroc, les Kabyles, les Chawis et les At-Mzab en Algérie. Une nouvelle fois le CMA exige leur libération immédiate, leur réhabilitation et la réparation des préjudices qu’ils ont subis.

 

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) rend un vibrant hommage à toutes celles et à tous ceux qui luttent malgré les risques, pour défendre nos droits et nos libertés et qui en payent le prix fort. Conformément à sa mission, le CMA poursuivra sans répit ses actions de sensibilisation des instances internationales afin d’obliger les Etats à mettre un terme au racisme, aux discriminations et aux violences qu’ils pratiquent à l’encontre des Amazighs.

 

Une nouvelle fois le CMA réclame le statut de « jour de fête nationale » pour Yennayer, le Jour de l’An Amazigh, dans tous les pays de Tamazgha (Afrique du nord et Sahara).

 

Le CMA rappelle également que les frontières des Etats dans Tamazgha sont des frontières coloniales et exige leur ouverture immédiate, et notamment la frontière entre l’Algérie et le Maroc, ainsi que celle avec le Mali, le Niger et la Libye et l’abolition des visas et de toute forme d’entrave à la liberté de circulation dans cette région.

 

Dans leurs pays de Tamazgha, individuellement et collectivement, les Amazighs vivent tous différentes formes de négation de leurs droits et libertés, de spoliations, de discriminations et de violences d’État. C’est un néocolonialisme qui est entrain d’effacer progressivement l’amazighité, civilisation, histoire, langue et culture. Les Amazighs doivent en prendre conscience et se mobiliser massivement pour contrecarrer ce projet mortifère.

 

Le Congrès Mondial Amazigh souhaite à toutes et à tous une bonne santé, une ferme détermination et beaucoup de courage pour faire de la nouvelle année 2973/2023, une année de reconquête de tous les droits des Amazighs.

 

Aseggas amimun, ameggaz, yeh’lan, ighudan, ifulkin…

Happy new year, Bonne année, Feliz año nuevo !

 

Paris, 1/01/2973 – 12/01/2023

 

Le Bureau et le Conseil Fédéral du CMA.