Journée mondiale des droits de l'homme 2021

Multiples violations des droits des Amazighs

 

La journée internationale des droits de l’homme qui correspond au 10 décembre de chaque année, est une opportunité pour le Congrès Mondial Amazigh (CMA) de dénoncer le racisme institutionnel et les multiples violations des droits des Amazighs dans tous les pays de Tamazgha et de la diaspora.

 

Malgré les chartes, les conventions et autres pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et des peuples, les Etats du nord de l’Afrique continuent de violer gravement et systématiquement les droits les plus élémentaires et les libertés fondamentales des Amazighs, notamment le droit à la vie, le droit à la liberté, le droit à l’expression, le droit à l’autodétermination et les autres droits politiques, économiques, sociaux et culturels.

 

En Algérie, les autorités gouvernementales poursuivent de manière implacable leur stratégie visant tout simplement à étouffer pour faire disparaitre l’amazighité dans ce pays en ayant recours à une politique répressive d’une grande ampleur. Près de deux cents Amazighs, dont une grande majorité de Kabyles sont actuellement en détention, uniquement parce qu’ils défendent pacifiquement leur droit à l’existence. Même la coprésidente du CMA, Kamira Nait Sid est en prison depuis plus de trois mois, de manière tout à fait arbitraire. Le CMA exige leur libération immédiate et sans conditions.

 

Au Maroc, des citoyens Rifains sont toujours en détention pour avoir participé à des manifestations pacifiques à Taghzut (Elhocima) en 2017. Des millions d’hectares de terres collectives appartenant aux tribus amazighes ont été accaparés par l’Etat en s’appuyant sur des lois coloniales françaises. La langue amazighe malgré son statut de langue officielle, elle demeure exclue de l’administration, de la justice et dans une grande mesure du système éducatif. Tout cela prouve que les Amazighs du Maroc sont spoliés de leurs droits fondamentaux.

 

En Tunisie, le gouvernement maintient la négation de l’amazighité dans ce pays. La Constitution exclut totalement la composante amazighe de la Tunisie et sur cette base, les autorités locales interdisent l’expression libre de la culture amazighe. C’est ainsi que par exemple, les parents sont empêchés de donner des prénoms amazighs à leurs enfants.

 

En Libye, les différents groupes arabo-islamiques, y compris ceux qui prétendent représenter l’Etat, s’accordent tous pour exclure l’amazighité du pays. Les projets de Constitution font tous abstraction de la culture amazighe autochtone. Dans ces conditions, le CMA recommande vivement aux Amazighs de Libye d’exercer sans tarder leur droit à l’autodétermination et d’accélérer sa mise en œuvre dans leurs territoires.

 

Dans le pays Kel-Tamasheq (Ahaggar, Azawad, Azawagh, Fezzan), les Touaregs, peuple autochtone du Sahara, subissent depuis toujours l’éviction de leurs territoires, la dépossession de leurs ressources naturelles (pétrole, gaz, uranium et autres minerais) et la fermeture des frontières des Etats qui limitent leur liberté de circulation dans leurs territoires traditionnels. Lorsqu’ils tentent de résister, ils subissent des violences criminelles perpétrées par les Etats et par des groupes de malfaiteurs, islamistes notamment. Il y a une véritable menace d’extinction du peuple et de la civilisation Kel-Tamasheq dans cette région.

 

L’Archipel Canarien est un des derniers pays colonisés d’Afrique. Le destin du peuple canarien est d’accéder à sa pleine souveraineté afin de pouvoir protéger et promouvoir ses intérêts et sa culture autochtone amazighe.

 

Dans le monde occidental et particulièrement en Europe, les organisations islamistes salafistes exploitent l’état de droit pour proliférer et endoctriner des jeunes issus de l’immigration, dont les jeunes d’origine amazighe. Les Amazighs de culture laique, sont ostracisés par les médias et ignorés par les institutions officielles. Il est impératif que la diaspora amazighe s’organise pour peser sur son destin.

 

Le CMA soutient et recommande vivement à toutes les organisations amazighes de saisir l’opportunité de cette journée pour mettre en œuvre des actions visant à dévoiler les atteintes aux droits des Amazighs dans tous les pays et pour soutenir les détenu-es politiques et d’opinion ainsi que toutes les victimes de l’arbitraire des Etats.

 

Paris, 27/11/2971 – 9/12/2021

 

Le Bureau du CMA