Libérez Kamira Nait Sid et tous les prisonniers politiques et d'opinion
Huit jours après sa disparition, Kamira Nait Sid, coprésidente du Congrès Mondial Amazigh (CMA) a été enfin revue le 1er septembre 2021 devant un juge d’instruction du Tribunal de Sidi M’hamed à Alger.
Nous ignorons tout des conditions de sa détention et de son état de santé puisque ni sa famille, ni ses avocats n’ont pu s’entretenir avec elle. Le CMA exige une visite médicale pour Kamira Nait Sid effectuée par un médecin désigné par sa famille.
Il est donc confirmé que c’est bien la police algérienne qui a enlevé Kamira Nait Sid à son domicile de Draa-Ben-Khedda, près de Tizi-Wezzu, le 24 août 2021 et qui l’a gardée au secret, sans aucun contact, ni avec sa famille, ni avec ses avocats, en violation flagrante de la loi algérienne (code de procédure pénale) et des conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
Le Congrès Mondial Amazigh dénonce et condamne avec la plus grande vigueur l’arrestation et la détention arbitraires de Kamira Nait Sid et les procédés mafieux du rapt et du kidnapping employés par les services spéciaux de la police algérienne et leur mépris total pour le droit et pour la dignité humaine.
De manière tout à fait fantaisiste et ridicule, le juge a retenu pas moins de huit chefs d’inculpation contre notre collègue, dont « appartenance à une organisation terroriste, atteinte à l’unité nationale et à la sécurité de l’Etat ». Ces accusations se réfèrent à l’article 87 bis du code pénal qui prévoit des peines allant de 10 ans d’emprisonnement à la prison à perpétuité et à la peine de mort. En prononçant ces accusations aussi graves que farfelues contre une responsable d’une ONG de défense des droits humains connue et reconnue internationalement, la justice algérienne démontre une fois de plus son incompétence et surtout sa soumission totale et honteuse au pouvoir militaire illégitime algérien.
Ce pouvoir ose chercher à transformer une courageuse défenseure des droits humains en une dangereuse terroriste, comme il a voulu faire croire que ce sont les Kabyles eux-mêmes qui ont brûlé leurs propres maisons et leurs villages le mois dernier. C’est d’une absurdité diabolique et malsaine dont seule une dictature militaire aux abois comme l’est le régime algérien peut en être capable.
Les membres et les dirigeants du Congrès Mondial Amazigh réaffirment leur soutien indéfectible à leur collègue Kamira et l’assurent qu’ils mettront tout en œuvre pour obtenir non seulement sa libération sans délai mais aussi pour exiger la réparation des préjudices qu’elle a subis elle et sa famille. De plus, le CMA agira obstinément pour que soient punis les dirigeants algériens pour tous les abus et les crimes qu’ils ont commis.
Le CMA condamne également avec force le gouvernement tunisien qui a livré à l’Algérie Slimane Bouhafs qui vivait en Tunisie depuis 2018 sous le statut de réfugié politique. Le gouvernement tunisien se comporte lui aussi en voyou en violant la convention de Genève sur la protection des réfugiés et sa propre constitution (article 26) qui interdit l’extradition d’un réfugié politique.
Le CMA aux côtés des Kabyles et de tous les Amazighs d’Algérie exige la libération immédiate et sans conditions de Kamira Nait Sid, de tous les prisonniers politiques Kabyles et Amazighs ainsi que tous les prisonniers d’opinion en Algérie.
Le CMA poursuivra sans relâche son action pour zéro impunité en Algérie.
Paris, 22/08/2971 – 2/092021
Le Bureau du CMA