Evaluation de l’année internationale des langues autochtones

Evaluation de l’année internationale des langues autochtones :

zéro pointé pour les Etats arabes

 

L’Unesco a publié récemment le résultat de l’évaluation de l’année internationale des langues autochtones 2019 ( https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000376830_fre ).

 

 

 

 

 

 

Ce résultat nous apprend que l’année internationale des langues autochtones décidée par l’assemblée générale de l’ONU, avait pour buts, « 1- d’attirer l'attention sur la perte critique des langues autochtones et sur le besoin urgent de les préserver, de les revitaliser et de les promouvoir, 2- de prendre de nouvelles mesures urgentes aux niveaux national et international ». Ainsi, durant l'année 2019, « plus de 800 initiatives ont été mises en œuvre dans le monde par l'UNESCO, des États, des entités des Nations Unies, des organisations de Peuples Autochtones, des universités et d'autres parties prenantes ».

 

Sur ce volume important d’actions entreprises en faveur des langues autochtones, aucune n’a été concrétisée dans les « Etats arabes » dont font partie les Etats qui administrent les pays de Tamazgha (nord de l’Afrique). C’est la seule région au monde à avoir réalisé zéro action. Pour les Amazighs, peuple autochtone de ce territoire, cela n’est guère surprenant car les gouvernements de ces pays, inféodés à l’idéologie arabo-islamique, mettent en œuvre une intensive politique d’arabo-islamisation des Amazighs et d’éradication de la langue et de la culture amazighes. Autrement dit, les « Etats arabes » en pays amazigh jouent à contresens des objectifs poursuivis par l’année internationale des langues autochtones. Cela est inacceptable et le Congrès Mondial Amazigh (CMA) agira sans relâche pour dénoncer l’attitude anti-amazighe des gouvernements dans les pays d’Afrique du nord et pour sensibiliser l’ONU, l’Unesco et d’autres entités, à ce danger qui menace la survie de la langue amazighe.

 

A la demande des représentants des peuples autochtones, l’ONU, persuadée de la nécessité de poursuivre son soutien aux langues autochtones, a décidé de prolonger l’année internationale des langues autochtones par une décennie des langues autochtones pour la période 2022-2032 (IDIL2022-2032). Dans cette perspective, l’étude d’évaluation de l’année internationale des langues autochtones a pertinemment émis les recommandations suivantes :

 

- Assurer une participation plus importante des peuples autochtones au sein des structures de l'UNESCO qui conçoivent et mettent en œuvre l'IDIL2022-2032,

- Impliquer activement les États membres de l'UNESCO pour revitaliser et promouvoir les langues autochtones,

- Engager du personnel autochtone ayant de l’expérience et de l'expertise dans la revitalisation et le soutien aux langues autochtones lors de la planification et la mise en œuvre de la Décennie,

- Organiser des concours ou des prix pour les champions des langues autochtones du monde,

- Accroitre la visibilité des langues autochtones dans la communication de l’Unesco, notamment en les affichant sur le site web officiel de la Décennie des langues autochtones.

 

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) qui s’est largement impliqué dans ce processus, poursuivra son ferme engagement aux côtés de l’Unesco, des autres organisations autochtones, des Etats de bonne volonté et d’autres parties prenantes sincères, afin de favoriser la prise de conscience du danger de mort qui guette les langues autochtones et de susciter l’avènement d’un contexte plus propice à la revitalisation et à l’épanouissement durables de ces langues.

 

Paris, 16/06/2971 – 28/06/2021

 

Le Bureau du CMA.