Maroc : Liberté et réparation pour les détenus politiques Rifains

Le ministère marocain de la justice a publié le 12 mai 2021 un communiqué dans lequel il annonce qu’à l’occasion de la fête musulmane de l’Aid, « dix-sept personnes condamnées dans le cadre des évènements de la région d’Al Hoceima » ont bénéficié d’une mesure de «grâce royale» et ont été remises en liberté.

 

 

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) rappelle que ces personnes font partie de centaines d’autres Rifains arbitrairement arrêtés en 2017 et injustement condamnés à des peines allant jusqu’à vingt ans de prison pour certains. La répression marocaine s’était brutalement abattue sur le Rif au début de l’année 2017 afin de mettre fin à des protestations populaires contre les injustices, suite au broyage par une benne à ordures du marchand de poissons Mohsen Fikri qui a tenté de sauver sa marchandise jetée dans la benne par des policiers le 28 octobre 2016 à Taghzut (El-Hocima).

 

Tout en partageant la joie des personnes libérées et de leurs familles, le CMA n’oublie pas que ces personnes ont été punies sans aucun motif légitime et juridiquement valable et qu’elles sont donc victimes d’une grave injustice. De ce fait, le CMA n’accepte pas le fait que cette remise en liberté soit consentie au nom d’une « grâce » puisque les détenus Rifains sont des innocents. Comme des milliers d’autres habitants du Rif, les personnes arrêtées et jetées en prison n’ont fait qu’exercer leur droit de participer à des manifestations pacifiques au cours desquelles elles ont exercé leur liberté d’opinion et d’expression.

 

Le CMA rappelle qu’il reste encore en prison huit détenus membres du mouvement populaire du Rif, dont certains ont été condamnés abusivement à vingt ans de réclusion. Le CMA exige une nouvelle fois leur libération immédiate et sans conditions et la réparation des préjudices matériels et moraux qu’ils ont subis.

 

La répression du mouvement populaire Rifain est une grave violation des droits humains et des droits du peuple Rifain. Au lieu de toujours agir par reflexe punitif contre les Rifains, le CMA invite le pouvoir marocain à résoudre par un dialogue sincère, le différend historique qui l’oppose au Rif et à ses enfants.

 

Le CMA continuera de se mobiliser sans relâche jusqu’à la libération de tous les détenus Rifains, pour la justice, les droits de l’homme et du peuple amazigh au Maroc et dans les autres pays de Tamazgha.

 

Paris, 3/05/2971 – 15/05/2021

 

Le Bureau du CMA.