Maroc : nouvel acte de racisme institutionnel anti-amazigh

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) vient d’apprendre par une information publiée par l’association « Amghar », que le Ministère marocain de l’Education Nationale a décidé de donner le nom de « Tawgrat », poétesse et grande résistante amazighe à la colonisation française, au Lycée de Tighessaline, Province de Khenifra, dans la région de l’Atlas.

 

La plaque a été préparée en trois langues, arabe, tamazight et français et devait être posée sur la façade du Lycée vendredi 22 janvier 2021.

 

Mais à ce jour, la plaque n’est toujours pas posée et d’après nos informations, ce projet serait abandonné au profit d’une autre dénomination non précisée. Aucune information officielle n’a été publiée par le Ministère de l’Education Nationale pour expliquer les motifs de ce revirement.

 

Pour le Congrès Mondial Amazigh (CMA) l’annulation de la pose de la plaque portant le nom « Tawgrat » est un acte offensant et méprisant non seulement pour les Amazighs de l’Atlas mais aussi de tous les Amazighs, car il exprime le refus de l’Etat marocain de donner le nom d’une femme amazighe à une institution publique. C’est une manifestation de plus et une preuve de plus, de l’omniprésence et de la virulence de la haine anti-amazighe à tous les niveaux de l’administration marocaine.

 

Le CMA condamne fermement cet acte amazighophobe et exige la pose de la plaque portant le nom de Tawgrat sur la façade du Lycée de Tighessaline dans les plus brefs délais.

 

Il est honteux et inadmissible que l’histoire amazighe autochtone du Maroc continue d’être occultée ou falsifiée et que la langue et la culture amazighes soient toujours marginalisées dans ce pays.

 

Le CMA demande instamment à ce que des mesures concrètes soient prises afin d’extirper le virus anti-amazigh des administrations marocaines et l’adoption d’une loi spécifique qui criminalise tout acte raciste envers les Amazighs et leur identité.

 

Conformément au droit international, le CMA exige également du gouvernement marocain qu’il respecte scrupuleusement le principe du « consentement préalable, libre et éclairé » des Amazighs pour toutes les questions qui les concernent.

 

Paris, 14/01/2971 – 26/01/2021

 

Le Bureau du CMA.