Maroc: libérez tous les détenus Rifains

Le 30 juillet 2020 à l’occasion de la «fête du trône», une vingtaine de prisonniers politiques Rifains, arbitrairement détenus depuis plus de trois ans dans les prisons marocaines, ont bénéficié d’une mesure de «grâce royale» et ont été remis en liberté.

 

 

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) félicite les personnes libérées et leurs familles et leur renouvelle son soutien total mais refuse que cette remise en liberté soit consentie au nom d’une « grâce » car cela signifierait que les détenus Rifains étaient coupables. Or ils sont tous innocents et ont été condamnés sans motif légitime, lors de procès non équitables. Si la justice avait été respectée, aucun Rifain n’aurait dû être arrêté, ni emprisonné car ces personnes n’ont fait que participer en 2016 et 2017, à des manifestations pacifiques au cours desquelles ils n’ont fait qu’exercer leur droit et leur liberté d’opinion et d’expression reconnus par le droit marocain et le droit international.

 

Compte tenu de cela, le CMA considère cette vague de libérations des membres du mouvement populaire du Rif, comme un aveu du gouvernement marocain d’avoir commis une grave injustice.

 

Le CMA rappelle par ailleurs qu’il reste encore en prison plus de vingt membres de ce mouvement, dont certains ont été condamnés à vingt ans de prison sans aucun motif valable. Aussi, le CMA exige une nouvelle fois leur libération immédiate et sans conditions.

 

La répression du mouvement populaire Rifain est absurde et inacceptable. Elle représente une plaie saignante pour les droits de l’homme au Maroc qu’il est urgent de soigner en libérant tous les détenus Rifains et en réparant les lourds préjudices qu’ils ont subi, eux et leurs familles.

 

Le CMA appelle le conseil national des droits de l’homme et les organisations de défense et de promotion des droits de l’homme au Maroc à une forte mobilisation pour faire libérer le dernier groupe de détenus politiques Rifains et mettre ainsi un terme au dramatique abus que constitue leur maintien en prison.

 

Paris, 25/07/2970 – 5/08/2020

 

Le Bureau du CMA.