Journée mondiale des droits de l'homme

Multiples violations des droits des Amazighs

 

Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) saisit l’opportunité de la journée internationale des droits de l’Homme pour dénoncer le racisme institutionnel et les multiples violations des droits historiques des Amazighs dans tous les pays de Tamazgha et de la diaspora.

Malgré les chartes, conventions et autres pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et des peuples, les Etats du nord de l’Afrique continuent de violer gravement et systématiquement les droits les plus élémentaires et les libertés fondamentales des Amazighs, notamment le droit à la vie, le droit à la liberté, le droit à l’autodétermination et les autres droits politiques, économiques, sociaux et culturels.

 

En Algérie, les autorités gouvernementales poursuivent de manière implacable leur stratégie visant tout simplement à faire disparaitre l’amazighité du pays en ayant recours à la politique de marginalisation socioéconomique des territoires amazighophones (notamment Kabylie, Mzab, Aurès), la répression, les interdits et les empêchements de la liberté d’expression et de réunion, etc. Les défenseurs des droits de l’homme et les membres des organisations politiques indépendantes qui militent pour le droit à l’autodétermination sont particulièrement visés par les violences et les persécutions policières, administratives et judiciaires. Le CMA exige la libération immédiate du blogueur Merzoug Touati et de tous les prisonniers d’opinion en Algérie.

 

Au Maroc, des centaines de citoyens Rifains ont été arrêtés, torturés et lourdement condamnés pour avoir participé à des manifestations pacifiques à Taghzut (Elhocima). Des millions d’hectares de terres collectives appartenant aux tribus amazighes ont été accaparés par l’Etat en s’appuyant sur des lois françaises. La langue amazighe malgré son inscription dans la Constitution en 2011, elle demeure exclue de l’administration, de la justice et dans une grande mesure du système éducatif. Tout cela révèle que les Amazighs du Maroc sont spoliés de leurs droits et libertés fondamentales et que 60 ans après « l’indépendance » du pays, ils vivent toujours sous une forme de domination coloniale.

 

En Tunisie, le nouveau pouvoir arabo-islamique maintient la négation de l’amazighité de ce pays. La nouvelle Constitue exclut totalement la composante amazighe de la Tunisie et sur cette base, les autorités locales interdisent l’expression libre de la culture amazighe. C’est ainsi que les parents sont empêchés de donner des prénoms amazighs à leurs enfants et que des propriétaires de locaux commerciaux n’ont pas le droit de transcrire leurs enseignes en langue et écriture amazighes.

 

Les différents groupes arabo-islamiques qui activent actuellement en Libye s’accordent tous pour exclure l’amazighité du pays. Le projet de Constitution actuellement en discussion, fait totalement abstraction de la culture amazighe autochtone. Dans ces conditions, le CMA recommande vivement aux Amazighs de Libye d’exercer sans tarder leur droit à l’autodétermination et d’accélérer sa mise en œuvre dans leurs territoires.

 

Dans le pays Kel-Tamasheq (Ahaggar, Azawad, Azawagh, Fezzan), les populations autochtones subissent depuis toujours l’éviction de leurs territoires et la dépossession de leurs ressources naturelles (pétrole, gaz, uranium et autres minerais) et lorsqu’elles tentent de résister, elles subissent les affres de la violence perpétrée par les Etats et par différents groupes de malfaiteurs. Il y a une véritable menace d’extinction du peuple et de la civilisation Kel-Tamasheq dans cette région.

 

L’Archipel Canarien est un des derniers pays colonisés d’Afrique. Le destin du peuple canarien est d’accéder à son indépendance afin de pouvoir protéger et promouvoir ses intérêts et sa culture autochtone amazighe.

 

Dans le monde occidental et particulièrement en Europe, les organisations islamistes salafistes exploitent l’état de droit pour proliférer et endoctriner des jeunes issus de l’immigration, dont les jeunes d’origine amazighe. Les Amazighs de culture laique, sont ostracisés par les médias et ignorés par les institutions officielles. Il est impératif que la diaspora amazighe s’organise pour peser sur son destin.

 

Imazighen, Hommes Libres, font partie des derniers peuples opprimés dans le monde. Avec les autres peuples sans Etat, il leur appartient de s’allier afin de mieux faire entendre leur voix dans le concert des nations du monde.

 

Paris, 28/11/2968 – 10/12/2018

Le Bureau du CMA