Tamazgha (nord de l’Afrique): Le droit à l’autodétermination n’est pas un crime!

Depuis toujours, comme par réflexe, à chaque fois que les Amazighs osent élever la voix pour exprimer pacifiquement un minimum de respect pour leurs droits légitimes et leurs libertés fondamentales, les gouvernements les accusent automatiquement et systématiquement d’être des « séparatistes », de « nuire aux intérêts nationaux » et d’être « manipulés par des mains maléfiques étrangères ».

C’est le cas pour les Touaregs notamment au Niger et au Mali, c’est le cas pour les Kabyles, les At-Mzab et les Chawis en Algérie et c’est le cas pour les Rifains au Maroc. A qui les gouvernements d’obédience arabo-islamique veulent-ils faire croire que des millions d’Amazighs qui portent invariablement des revendications de justice, de respect des droits humains, de liberté et de dignité, agissent contre les intérêts de leur propre pays, de leur propre patrie, de la terre que leur ont légué leurs ancêtres ?

 

Le CMA tient à rappeler fermement que ce sont les privations permanentes des droits des Amazighs, les violences policières et les injustices de toutes natures qu’ils subissent, leur exclusion de toute participation libre à l’exercice du pouvoir, y compris au niveau local et le refus des gouvernements d’ouvrir le moindre dialogue sincère avec eux, qui poussent régulièrement les Amazighs à se révolter dans tous les pays de Tamazgha. Les Etats choisissent fatalement la force brutale pour faire taire la contestation, comme cela se produit actuellement au Mzab, en Kabylie et au Rif.

 

Le CMA réaffirme également de manière très claire que lorsque des organisations politiques ou des organisations de la société civile amazighes revendiquent un statut d’autonomie ou même l’indépendance pour leur territoire, elles ont le droit de le faire conformément à leur liberté d’opinion et d’expression et au principe du droit à l’autodétermination des peuples. En effet, les textes fondamentaux de la Charte des Nations Unies énoncent que « tous les peuples ont le droit de disposer d'eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel ». Les Amazighs, peuple autochtone du nord de l’Afrique, disposent donc de toute la légalité et la légitimité pour exprimer et promouvoir leurs idées d’émancipation.

 

En conséquence, les Etats de Tamazgha sont tenus au respect du droit à l’autodétermination des Amazighs et doivent impérativement mettre un terme à leurs mauvaises pratiques consistant à diaboliser et à criminaliser les acteurs politiques et sociaux amazighs.

 

Le Congrès Mondial Amazigh restera vigilant et ne manquera pas de dénoncer tout manquement des Etats à leurs obligations internationales et particulièrement leurs violations des droits humains.

 

Paris, le 26/05/2967 – 8/06/2017

 

La Présidente,

Kamira Nait Sid