Algérie: Libérez mon papa!

M. Abdelmalek Sellal

 Premier Ministre algérien

 Palais du gouvernement

 Alger, Algérie

 

M. le Premier Ministre,

Votre gouvernement a organisé des «élections» au cours desquelles vous avez promis pas moins que le bonheur aux algérien-nes.

Au même moment, environ 150 citoyens Mozabites étaient et sont toujours détenus et maltraités dans les prisons algériennes depuis plus de 22 mois sans motif légitime et sans jugement, en toute illégalité. Comment comptez-vous M. le Premier Ministre faire le bonheur des gens tout en étant responsable de telles injustices ? de telles violations des plus élémentaires droits humains ?

 

Endurant des souffrances irréparables, des enfants en bas âge accompagnés de leurs mamans ont fait un voyage de 600 km depuis Taghardayt (Ghardaya) jusqu’à Alger, le 29 avril dernier, juste pour vous interpeller M. le Premier Ministre au sujet de leurs pères que vous avez fait disparaitre à leurs yeux. Au bout de leurs petits bras, ils brandissaient de frêles bouts de papier sur les lesquels ils ont écrit : « mon papa ne m’a pas pris dans ses bras depuis 2 ans », « je veux voir mon papa », « Vous avez détruit ma famille », « mon papa est ma seule source de vie », « libérez mon papa ».

 

Les avez-vous vus, entendus M. le premier Ministre, avant que la police n’intervienne pour les disperser violemment ? Réprimer des enfants et leurs mamans, une nouvelle mission donnée à la police algérienne censée protéger les citoyens !?

 

 Avec eux, nous vous disons haut et fort, M. Sellal : « Libérez leurs papas » !

 

M. le Premier Ministre, vous êtes le premier responsable de l’injustice et des indicibles douleurs physiques et morales infligées gratuitement aux détenus du Mzab, à leurs enfants, à leurs familles et à l’ensemble du peuple At-Mzab. Ce faisant, vous violez les dispositions des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et notamment la Convention internationale sur les droits de l’enfant et la Convention internationale contre la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants ainsi que les articles 40 et 41 de la Constitution algérienne.

 

Vous avez le pouvoir et le devoir d’y mettre fin. Prenez vos responsabilités, libérez les détenus du Mzab, maintenant !

 

 Paris, le 6 mai 2017

 Le Bureau du CMA