Les Amazighs de France réagissent à la discrimination pratiquée par le gouvernement français

 Le 2 juillet 2016, plus de 60 personnes, représentants d’associations et personnalités amazighes, venant de toutes les régions de France, se sont réunies au siège de l’Espace franco-berbère Azul à Créteil suite à l’appel « Tamazight, langue de France », lancé par le Congrès Mondial Amazigh (CMA).

Les présents ont d’abord fait le constat unanime de l’exclusion de la langue et la culture amazighes par les institutions éducatives françaises et de la politique d’arabo-islamisation des enfants d’origine amazighe via les enseignements des langues et cultures d’origine (Elco).

 

Suite aux nombreuses critiques qui ont été faites contre le dispositif Elco, le gouvernement a semble-t-il décidé de les supprimer pour les remplacer par des enseignements intégrés aux programmes officiels de l’Éducation nationale. Cependant, Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Éducation nationale, insiste sur l’enseignement de la langue arabe, supposée être l’unique langue de tous les « Maghrébins ». Madame la Ministre ignore-t-elle à ce point que les Amazighs représentent au moins 50 % de la communauté d’origine nord-africaine en France et que la langue amazighe est la 2ème langue parlée en France après le français ? Ou alors, est-ce simplement une preuve supplémentaire du cynisme du gouvernement français à l’égard des Amazighs ?

 

La communauté amazighe de France ne saurait davantage accepter cette grave discrimination dont elle est victime. C’est pourquoi les participants à la réunion de Créteil ont convenu de ne plus subir en silence et de réagir fermement pour se faire entendre. Ils ont donc décidé de créer le « Collectif National des Amazighs de France » qui est ouvert à tous et dont la mission est de mettre en œuvre diverses actions pour mettre fin à l’ostracisme et à la manipulation dont la langue et la culture amazighes sont l’objet.

 

Le Collectif a décidé de désigner un « Comité de suivi » qui sera chargé de la réflexion et de la coordination des actions à programmer dans les plus brefs délais. Ce comité de suivi s’est déjà réuni et a convenu de démarrer ses activités par la demande d’une rencontre avec Mme Najat Vallaud-Belkacem dès que possible. En fonction de la réaction (ou de l’absence de réaction) de Mme la ministre, de nombreuses actions sont prévues pour la rentrée prochaine.

 

Le Collectif National des Amazighs de France et son comité de suivi sont déterminés à user de tous les moyens légaux pour remplir leur mission de rendre sa dignité à la communauté amazighe de France.

Le Collectif National des Amazighs de France

Créteil, 3 juillet 2106

 

 

Pour tout contact : cnaf@laposte.net